Love is in the air (Rage, the Flower thrower), Banksy, 2003, Jérusalem.
Ce graffe, “Love is in the air”, réalisé au pochoir sur le mur de séparation entre Jérusalem et la Cisjordanie, est typique de l’œuvre de l’artiste anonyme et envoie un message de paix. Ironique, poétique et politique. Banksy a raconté une anecdotedans son livre Wall & Piece (Guerre et Spray sorti en 2005): alors qu’il peignait sur le mur de séparation israélien, un habitant lui aurait dit : « Vous embellissez le mur ?». Ce à quoi il a répondu : « Merci, c’est gentil ». L’homme lui a alors répondu : « On ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur. Rentrez chez vous. »
Entrons dans le détail de ce graffe en examinant trois détails clés : l’anonymat du personnage puis le bouquet et enfin le symbole du geste.
Un homme, le visage dissimulé par un foulard et portant une casquette, s’apprête à lancer un bouquet de fleurs. C’est une silhouette anonyme comme Banksy et bien d’autres graffeurs. “If you want to say something and have people listen, then you have to wear a mask”.
L’homme tient dans sa main un bouquet de fleurs alors que la position de son corps ressemble à celle d’un manifestant jetant un projectile. Un cocktail Molotov ou un pavé lancés à Paris pendant la Révolution française (on pense à La Liberté guidant le peuple de Delacroix). Le bouquet est en couleur pour mieux le faire ressortir et souligner le geste pacifiste, surtout dans le contexte israélo-palestinien.
La posture de l’homme est celle d’un manifestant…..mais pacifiste (grâce au bouquet), illustrant la dénonciation par Banksy de toute forme de guerre et de conflit.
