Une fresque sur la Nativité.
Une fresque sur la Nativité.

Une fresque sur la Nativité.

Noël, célébration emblématique du christianisme, a inspiré les artistes à travers les âges, donnant naissance à une riche iconographie qui reflète l’évolution des styles artistiques, des sensibilités religieuses et des contextes socioculturels.

Voyageons en explorant les représentations de Noël, depuis les premières images de la Nativité jusqu’aux interprétations contemporaines.

1

« L’adoration dans la forêt » (1459) de Filippo Lippi
(1406-1469).

Peintre florentin né à Florence et mort à Spolète, il a appartenu à la Première Renaissance et a suivi les traces de Masaccio.

Filippo Lippi ou Fra Filippo Lippi est rentré dans les ordres malgré lui, sa vocation profonde étant la peinture.
Aussi le considérait-on à son époque comme un moine scandaleux qui ne respectait pas ses vœux et tout particulièrement celui de chasteté.

Orphelin , il est recueilli très jeune par les moines du couvent des Carmes de Florence.
Destiné à la prêtrise, il prononce ses vœux dès l’âge de 15 ans
Vers 25 ans, il quitte le couvent pour se rendre à Padoue puis revient à Florence sans réintégrer le-dit couvent et mène une existence lui permettant d’utiliser ses dons exceptionnels pour la peinture.
Cette vie séculière lui offre l’occasion de fréquenter des femmes ce qui fait immanquablement scandale à l’époque.
Il rentre au service de la famille Médicis en 1438 et obtient un poste de chapelain au couvent de Sainte-Marguerite du Prato.
Il y rencontre alors une jeune religieuse Lucrezia Buti qui va lui servir de modèle pour ses fresques et tombe éperdument amoureux d’elle.
Ayant découvert qu’elle est enceinte, il enlève la jeune femme et le scandale ne manque pas d’éclater.
Grâce à l’intervention de son mécène Côme de Médicis, il obtient la grâce du pape qui relève les deux amants de leurs vœux.

Lippi fut l’élève à Florence de Lorenzo Monaco et subit fortement son influence puis, grâce à Fra Angelico, il trouve sa propre voie et évolue vers une peinture plus délicate et lumineuse.
Ses madones sublimes ont marqué l’histoire de l’art.
Il fut le maître de Sandro Botticelli à qui il transmit la subtile polychromie de ses œuvres et la suprême élégance de ses silhouettes .
Lippi influença grandement Botticelli et annonce Leonard de Vinci.

2

Arthur Hughes (1832-1915),  « La Nativité » (1892).
Musées de Birmingham

4

Giotto di Bodone, Nativité de Jésus, (1303-1305). Fresque, 200 x 185 cm. Padoue, Chapelle Scrovegni.

L’une des nativités les plus populaires de l’histoire de l’art est certainement la Nativité de Giotto, qui fait partie du cycle de fresques des Histoires de Jésus qui décorent la chapelle Scrovegni à Padoue, en Italie.

En effet, cette œuvre, qui est devenue un point de référence pour les artistes des générations suivantes, a réussi à renouveler l’une des iconographies les plus traditionnelles de l’art chrétien, à travers une simplicité et une humanité sans précédent. L’humanité se dégage à la fois du visage de Marie, qui regarde son fils avec amour, et de l’attitude d’adoration des animaux envers le nouveau-né. À ces sentiments s’ajoutent l’étonnement des bergers, la joie des anges et la sérénité méditative de Joseph.

Toutes ces figures se caractérisent par une beauté raffinée et mesurée et des traits réguliers, qui rappellent le monde classique. Le chef-d’œuvre de Giotto n’est cependant pas seulement novateur pour sa récupération de l’art antique et sa volonté d’humaniser l’événement sacré, mais aussi pour sa recherche spatiale et perspective et le plasticisme de ses personnages.

En ce qui concerne la description de l’œuvre, la Nativité se déroule dans un endroit rocheux, où émerge avec force la cabane dans laquelle se trouvent Marie, Jésus et une femme, un nouveau personnage inclus dans le récit, qui se prête à aider la Vierge avec son nouveau-né. Quant aux autres personnages, Joseph est représenté loin de sa famille, dans la partie inférieure de la fresque, afin de souligner sa subordination au Père divin du Christ. Le bœuf et l’âne se trouvent à gauche du tableau, tandis qu’à droite se trouvent les deux bergers en dialogue avec un ange qui les informe de l’heureux événement. Enfin, flottant au-dessus de la cabane, quatre anges prient.

 

 

 

 

 

« Nativita Mistica », 
(1500-1501) de Sandro Botticelli, huile sur toile, 108,5 x 74,9 cm

Art sacré, mouvement de la première Renaissance.
National Gallery Londres

5

« La Nativité de nuit » de Geertgen tot Sint Jans, (1490).

Cette peinture de ce peintre primitif hollandais est conservée à la National Gallery de Londres. Ce tableau sur panneau de bois, montre avec une certaine magie la naissance de Jésus. Les lumières sont sensationnelles et la colline en arrière-plan rend ce tableau encore plus mystérieux qu’il ne l’est déjà.

6

Pieter Paul Rubens, « L’Adoration des Mages », (1609/1628-1629). Huile sur toile, 355 x 493 cm. Musée du Prado, Madrid.

L’Adoration des Mages était l’un des sujets préférés de Pieter Paul Rubens, qui peignit dix à quinze tableaux sur ce même thème. Cette version lui fut commandée en 1609 par la ville d’Anvers, alors que ce dernier rentrait d’un séjour en Italie. Trois ans plus tard, l’œuvre fut offerte à l’ambassadeur d’Espagne avant d’être récupérée par la Couronne en 1621. C’est finalement lors d’un voyage à Madrid, auprès du roi Philippe IV d’Espagne que Rubens retravaillera sur le tableau.

Ce tableau plein de vie est composé autour d’une diagonale qui dirige tous les regards vers l’Enfant Jésus. Ce dernier concentre d’ailleurs toute la lumière du tableau, qui présente un clair-obscur hérité du Caravage avec une foule de personnages colorés aux attitudes variées. Tandis que Jésus saisit, telle une hostie, l’une des pièces d’or offertes en cadeau, les Rois Mages l’entourent, accompagnés de leurs enfants-pages et leurs esclaves – qui rappellent les fameuses sculptures de Michel-Ange.

En 1628-1629, Pieter Paul Rubens agrandit le tableau en ajoutant un registre céleste avec des anges – conformément aux principes de la Contre-Réforme – ainsi qu’une bande verticale sur la droite où l’artiste se représente lui-même, de dos et à cheval, contemplant la scène, voire peut-être son œuvre mouvementée.

8

Gentile da Fabriano, « L’Adoration des Mages », (1423). Tempera, or et argent sur bois, 300 x 282 cm. Galerie des Offices, Florence.

Ce grand retable fourmille de somptueux détails décoratifs et semble scintiller grâce aux rehauts d’or et d’argent qui ornent non seulement les nimbes et costumes des personnages, mais aussi le harnachement des chevaux ! L’Adoration des Mages fut commandé à Gentile da Fabriano par un riche banquier florentin, Palla Strozzi, pour la chapelle familiale de ce dernier au sein de la Basilique Santa Trinità.

L’œuvre illustre l’épisode raconté par l’évangile de saint Matthieu, selon lequel « des mages venus d’Orient » souhaitaient se prosterner devant le roi des Juifs qui venait de naître. Après avoir trouvé leur chemin grâce à une étoile, ils offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

L’iconographie opulente de l’Adoration des Mages sert aussi bien le récit biblique que la richesse matérielle du commanditaire, représenté derrière les rois mages tenant un faucon. L’artiste, Gentile Da Fabriano, apparaît également à ses côtés, le regard tourné vers le spectateur. Le peintre était alors très recherché pour son style raffiné et délicat, la minutie de ses détails colorés et la préciosité de ses matériaux. Ce tableau, aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du gothique international, est un incontournable de la période de Noël.

« Nativité », mosaïque de la Chapelle Palatine, Palerme, XIIe siècle

« Nativité » (1380) par Antonio Veneziano.

Lorenzo Lotto, « La Nativité », (1523), huile sur panneau, 46 x 35,9 cm, National Gallery, Washington

12

Domenico Ghirlandaio, « Nativité et adoration des bergers » (1485). Tempera sur panneau, 167 x 167. Florence : Basilique de Santa Trinita.

« La Nativité » de Fra Angelico du musée San Marco de Florence. Il abrite sous ses arcades des fresques de Guido di Pietro, appelé Fra Giovanni en religion, mais plus connu sous le nom de Fra Angelico.

Pieter Paul Rubens, « L’adoration des bergers », 1608. Huile sur toile, 300×192 cm.

14

« La nuit de Noël », Paul Gauguin (1902-1903).

Dans ce paysage breton enneigé, Paul Gauguin fait allusion à des éléments venant d’autres contrées. Il imagine en quelque sorte le Noël de ses rêves ; d’ailleurs, ce sera le dernier Noël de sa vie, puisqu’il s’est éteint quelques mois plus tard, le 8 mai 1903.

Sur cette représentation, les deux femmes portent bien des coiffes traditionnelles de la Bretagne, mais étonnamment, leurs traits rappellent les sujets polynésiens si chers à Gauguin. Le peintre fait référence à différentes cultures : par exemple, la représentation des deux bœufs nous rappelle des motifs issus de l’Égypte antique, ou encore, les deux personnages à droite qui ressemblent à des icônes des îles du Pacifique. Un tableau émouvant qui célèbre Noël et nous montre tout le génie de Paul Gauguin.

15

Gustave Doré, “La Nuit de Noël”, encre noire et gouache, non daté, 75×51,5cm, Paris. ©Musée d’Orsay

« La nuit de Noël », Henri Matisse, 1952.

Voici une œuvre dans un registre plus contemporain et abstrait, « La nuit de Noël » du grand Henri Matisse. L’artiste a réalisé ce projet de vitrail dans les dernières années de sa vie. Cette œuvre, qui, au départ, était un collage, a été reproduite sur verre et sous forme de lithographies.

17

« Nativité », de l’Irlandaise Mainie Jellett, (1897-1944),  peinte en 1940.

« Nativité » une belle composition de Dali réalisée en 1947.

19

« Musiciens de Noël », AngelesFra Angelico (1400-1455), peintre italien de la première Renaissance. Surnom : le peintre des anges

Carl Larsson (suédois, 1853-1919), « Julgranskonfekt » (Décorer l’arbre), 1917, plume, encre et aquarelle sur papier, 73 x 65,5 cm. Collection privée

Kees Sherer, « Christmas »  Hollande (1960).

Il est des lieux où rien n’est que musique, abandon, passage d’ailes, plage aux pieds nus du souvenir.
Il est des lieux qui comblent le cœur comme fait un air, qui ont la chaude plénitude des sanglots, cette lueur d’avant la nuit dans l’été d’enfance, ce mystère banal d’un oiseau soudain qui se laisse approcher…
Il est des lieux où chante même le silence.
Louis Aragon

22

Rudolf Bernhard Willmann (allemand, 1868-1919). Sapin de Noël décoré de lumières , s.d.
Huile sur carton, 48 x 32 cm. Collection privée.

Pavel Fedorovich Shardakov, « Decorating the Christmas tree », 1948.

24

Mela Koehler (autrichienne, 1885-1960), « Femme décorant un sapin de Noël », 1912
Carte postale vintage : lithographie en couleurs sur papier cartonné, 14 x 8,9 cm
Musée des beaux-arts, Boston

25

Christmas Morning, Henry Mosler, 1916

Dans ce tableau baigné d’une chaude lumière, le peintre américain Henry Mosler a représenté l’un des moments de l’année les plus attendus par les enfants : le matin de Noël. Ces deux petits sont déjà prêts à découvrir ce que le Père Noël leur a apporté, une scène magnifique !

Victor McLindon (Royaume-Uni).

La neige est blanche comme le sel,
la neige est froide, la nuit est noire
mais pour les enfants c’est le printemps :
juste pour eux, au pied du lit
un petit arbre a fleuri. […] »
Gianni Rodari

Norman Rockwell, Discovery, 1956
L’illustrateur américain Norman Rockwell est connu pour avoir capturé le quotidien des États-Unis de l’après-guerre, en réalisant les couvertures du magazine Saturday Evening Post pendant 50 ans. Dans celle-ci, parue en décembre 1956, il met en scène la figure du Père Noël d’une manière inattendue. En effet, il choisit surtout de symboliser son caractère… fictif ! Cette scène de « découverte » de la vérité autour du célèbre personnage rouge et blanc adoré des enfants est d’autant plus touchante que Rockwell saisit à merveille l’étonnement de ce garçon.

« Enfants près de l’arbre de Noël », Leopold von Kalckreuth, début du 20ème siècle. L’artiste a saisi un moment de prière de quatre enfants près du sapin et face à des bougies allumées. Un instant solennel qui vient nous rappeler que Noël est une fête religieuse.

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Christmas Diva (2014) pour Dark Beauty Magazine par le photographe de mode et de beauté, conceptuel et publicitaire, Lyonel Stief basé en Allemagne.

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« J’ai surpris ma mère en train d’embrasser le Père Noël » de Joseph Christian Leyendecker (américain, 1874-1951).
Couverture de l’American Weekly, 19 décembre 1948.

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« Le matin de Noël » (1894), Carl Larsson

Victor Nizovtsev, peintre contemporain.

Dali,  « Carte de Noël » (1946)

Eyvind Earle (Américain, 1916-2000), « Central Park, avec le Père Noël en traîneau », s.d.
Carte de Noël pour le Metropolitan Museum of Art, New York, s.d.

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