En Iran, les artistes et les intellectuels sont nombreux à avoir embrassé le mouvement de contestation de septembre 2022. Né suite à la mort de la jeune Mahsa Amini trois jours après avoir été détenue par la police des mœurs. Cet élan de protestation a considérablement modifié la société iranienne.
Cinéma, littérature, dessin, musique… Tous les moyens d’expression sont mobilisés pour accompagner le mouvement populaire. Malgré les risques, nombreux et importants.

Affiche réalisée pour Femme Vie Liberté
« A la fin de toute cette pluie de sang, il y aura un arc-en-ciel. »
Tirdad Hashemi a donné ce titre à l’un de ses dessins réalisé fin 2022, dans le souffle du soulèvement du peuple iranien. En une courte phrase, il dit la détresse et les espoirs de la jeunesse de son pays d’origine, que l’artiste a quitté pour pouvoir vivre sereinement son homosexualité.

Suffocation (2021) de Pegah Samaie (iranienne/américaine, née en 1980), huile sur panneau d’aluminium, (45,7 × 45,7 cm)
Collection privée.
Pegah Samaie est une artiste américano-iranienne qui est née et a grandi à Téhéran, en Iran.
L’art de Pegah traverse l’ombre de sa vie passée. Elle utilise l’art comme un outil pour faire face aux expériences qu’elle et d’autres femmes ont vécues dans une culture dominée par des gouvernements et des ménages patriarcaux.
Ses premières expériences en Iran ont changé sa perception du rôle des femmes dans la société ; ils l’ont motivée et ont influencé sa façon de parler des femmes.
L’art est sa voix pour parler de ses sentiments et de ses expériences.
Pegah a étudié le dessin et la peinture sous la direction de maîtres artistes iraniens. Elle a obtenu son BFA avec distinction du prestigieux Laguna College of Art and Design à Laguna Beach, en Californie, où elle termine également sa maîtrise en beaux-arts.

Samaneh Atef a quitté l’Iran, avec son mari, il y a deux ans pour venir s’installer en France. Cette artiste iranienne dénonce l’absence de droits fondamentaux pour les femmes dans son pays. Elle rêve de voir, un jour, ses compatriotes libres et heureux.

Depuis la France, Samaneh Atef « rêve de voir, un jour, ses compatriotes libres et heureux ». Elle dessine actuellement une robe qu’elle portera le jour où elle rentrera dans son pays libre.
« Quand j’ai quitté l’Iran, je n’avais aucun espoir pour que le pays change. Aujourd’hui, avec mes amies iraniennes, nous avons plein d’espoir. Nous, Iraniens, croyons à la liberté et à la vie. »

Samaneh Atef serait bien restée dans son pays, l’Iran. Mais l’usure d’une vie corsetée doublée d’un avenir sans espoir a fait son œuvre : l’artiste a fini par partir. Par dépit, elle s’est exilée en France, où elle vit depuis deux ans. Nulle part en Iran, je n’ai jamais pu exposer mon travail, dans aucune galerie. Impossible », se désole-t-elle.

« La fragilité de la paix » 2019, par Arghavan Khosravi. Acrylique et transfert de photo sur un bloc de bois trouvé ; tissu imprimé et toile de coton montée sur panneau de bois, (101 x 145 cm).

« Pluie Noire » 2021, par Arghavan Khosravi. Acrylique et ciment sur toile de coton enveloppée d’un panneau de bois façonné, découpe de bois, cordon élastique, (232.7 x 267.3 x 27.9 cm).
Khosravi est née en 1984, à Shahr-e-Kord, en Iran et a déménagé aux États-Unis en 2015. Elle a rapidement basculé sur le devant de la scène artistique américaine avec ses œuvres aux multiples facettes, riches et éblouissantes, qui créent un pont subtil entre la Renaissance européenne et les traditions de la peinture miniature persane.

« Stand with iranian révolution », 2022, Sara Chelou, peinture acrylique,50 x 50 x 2 cm

Writing Ourselves, (2020), Kimia Fatehi.

« Land of dreams » (Terre de rêves) est une satire politique qui se déroule dans un futur proche, où l’Amérique a fermé ses frontières et s’est insularisée comme jamais. L’histoire suit Simin, une Irano-Américaine, en quête de l’essence même de la liberté américaine. Elle travaille pour le Bureau du recensement, l’agence gouvernementale la plus importante de son époque.
Afin de comprendre et de contrôler sa population, le gouvernement a lancé un programme d’enregistrement des rêves des citoyens. Simin, l’une des principales attrapeuses de rêves du Bureau du recensement, ignore ce complot machiavélique. Elle-même, faisant partie des dernières immigrantes admises dans le pays, est tiraillée entre son appréciation de l’acceptation américaine, sa compassion pour ceux dont elle enregistre les rêves et une vérité intérieure qu’elle doit trouver.
Ludique et poignant, Terre de rêves reconnaît la grandeur de l’expérience américaine tout en offrant un avertissement quant à ce qui pourrait arriver.

« Une façon de questionner le passage du temps, la perte et l’exil, le passé qui s’efface laissant la place à la seule lumière : une quête ultime vers l’état intemporel et éternel de l’Etre. «
Malekeh Nayiny est une des femmes photographes iraniennes les plus connues et reconnues. Son travail occupe une place importante sur la scène artistique iranienne. Née en 1955 à Téhéran, elle a étudié la photographie aux États-Unis, puis s’est installée à Paris où elle vit et travaille aujourd’hui.


Scene from a popular film, 2009, digital print, 115 x76cm
White Light, 2013, photo retouchée avec différents filtres,
29 x99cm

Maryam Firuzi
Si la passionnée de photo n’a “pas du tout voulu regrouper les séries avec un titre”, elle note des thématiques récurrentes. “On aurait pu faire des chapitres, on avait assez de matières, mais cela créait des ruptures. […] On parle de la guerre à quatre ou cinq reprises mais les images ne sont pas côte à côte, ce sont à des moments différents du livre. Certaines femmes du livre parlent clairement de féminisme mais on n’a pas cherché à les mettre les unes à côté des autres”, note-t-elle. Ainsi, les propos des artistes ne sont pas enfermés, circonscrits à des étiquettes.

En 2004, la série « West by East » caricature la censure du pouvoir iranien qui couvrait d’encre les images de femmes dans les magazines venus de l’étranger (Shadi Ghadirian courtesy Silk Road Gallery)

« Qajar » 1998, Shadi Ghadirian

Cachées, captives fictives, voilées ou se dévoilant en forme d’icônes sur le bureau d’un ordinateur, la figure féminine domine l’œuvre de Shadi Ghadirian. Son travail est intimement lié à son identité en tant que femme musulmane vivant en Iran en 2015. Elle interroge le rôle des femmes dans la société, explore la censure, la religion et la modernité en Iran mais son art traite également des questions concernant les femmes vivant dans d’autres parties du monde.
La série « Like every day », très remarquée et controversée lors de sa sortie en 2000, présente des portraits de femmes entièrement voilées, le visage caché derrière des ustensiles de cuisine. A la fois terrible et risible.

Film de Abbas Kiarostami (Iran) 1 h 23 min, (sortie France : 21 mars 1990), drame,
Résumé
Un écolier s’aperçoit, alors qu’il se prépare à faire ses devoirs, qu’il a rapporté chez lui par erreur le cahier d’un camarade de classe. Sachant que son camarade risque d’être renvoyé s’il ne rend pas ses devoirs sur son propre cahier, il part à sa recherche. Mais la route est longue et difficile, l’adresse imprécise, et le temps bien court jusqu’au lendemain où les devoirs devront être rendus.

Film de Abbas Kiarostami (Iran), 1 h 38 min, sortie en France : 30 octobre 1991), drame
Résumé
Cinéphile obsessionnel et sans emploi, Hossein Sabzian ne peut résister à la tentation de se faire passer pour le cinéaste Mohsen Makhmalbaf afin de s’attirer les faveurs d’une famille iranienne bourgeoise. Une fois démasqué, cet homme est traîné devant la justice pour escroquerie. Apprenant ce fait divers, le réalisateur Abbas Kiarostami s’empresse de réunir une équipe de tournage afin de reconstituer les faits et de filmer le procès de Sabzian.
Trois jours après avoir diffusé sur YouTube un concert où elle apparaît sans voile, la chanteuse iranienne, Parastoo Ahmadi, a été arrêtée.
Dans un acte de défiance audacieux, Parastou Harmadi, une jeune chanteuse iranienne, a choisi de faire entendre sa voix dans un pays où les femmes ne peuvent pas chanter seules en public. Son concert clandestin, filmé dans un lieu secret en Iran, a été diffusé sur YouTube – une plateforme bloquée dans le pays. Ce geste courageux a rapidement attiré l’attention internationale, accumulant plus de 1,7 million de vues en seulement quatre jours.


Les femmes de mon pays
Mon pays est un pays de légende
C’est le pays du vent, du sable et du soleil
C’est la région de Sistan et Baluchistan
Les femmes de ma terre sont belles, gentilles
Intelligentes et sensibles, elles sont stables et fortes.
Ils ont mis le feu aux sentiments des filles et des femmes
Ils ont étouffé la voix chaleureuse des mères de ma terre
Ils ont éteint l’amour dans le coeur des femmes.
Hajar (Hura) Mirshekari (née en Iran en 1985) est chanteuse, plasticienne et performeuse..
Aujourd’hui peintre en France, elle cherche dans l’exil de nouvelles inspirations pour son art.
En soutien au mouvement actuel, Hura Mirshekari a reposté il y a quelques semaines sur Instagram la vidéo de cette performance réalisée en 2019. Le texte qui l’accompagne, écrit par son époux, le sculpteur Mehdi Yarmohammadi, évoque l’emprisonnement des femmes dans la société iranienne, y compris par le hijab.

« Variations autour du corps féminin » de Hura Mirshekari à l’Atelier des artistes en exil, à Paris. ©Hura Mirshekari (huramishekari.fr) et Stéphanie Boillon/CCAS

« Rahim » (2013) de la série « Our House Is on Fire » de la célèbre photographe et cinéaste irano-américaine Shirin Neshat.
Shitin Neshat est née en Iran et a quitté le pays à 17 ans pour étudier l’art aux États-Unis, diplômée de l’Université de Californie à Berkeley avec un MFA en 1982.
À son retour en Iran en 1990, elle trouve à peine reconnaissable le pays qu’elle avait connu avant la Révolution de 1979 qui inspirera ses méditations sur la mémoire, la perte et la vie contemporaine en Iran si centrales à son travail.
Sa série Our House is on Fire était une réponse à une commande pour créer un corpus d’œuvres en réponse à des problèmes sociaux. Il a été inspiré par son séjour en Égypte au lendemain de la révolution de 2011, et explore ses conséquences, donnant voix au deuil qui consumait encore la ville près de trois ans plus tard.
Comme beaucoup d’œuvres de Neshat, cette série se compose de portraits et de détails de mains et de pieds, capturant des émotions à la fois individuelles et universelles, exploitant le récit personnel et l’expérience humaine collective.
Émotionnelle et personnelle, l’œuvre parle de la perte en tant qu’élément incontournable de la condition humaine. « Quand une révolution commence, il y a quelque chose d’euphorique et de contagieux », explique l’artiste. « Personne ne pense au coût humain et c’est l’histoire que je voulais partager, le chagrin qui relie les victimes et les vainqueurs. »
Neshat a peint un flot de mots de poètes de la révolution iranienne tels que Mehdi Akhavan Sales à travers les plis et les rides de la peau de ses sujets. L’écriture est si minutieusement inscrite qu’elle semble couler de leurs pores, comme si elle forçait le caché et le non-dit à la surface.


Série « Women of Allah » de Shirin Neshat.
A son retour en Iran en 1990, Shirin Neshat est particulièrement impressionnée par les effets de la révolution islamique sur la condition féminine. Cette expérience marque un tournant essentiel dans sa pratique qui questionne, dans un vocabulaire poétique notamment inspiré de la culture perse, les notions d’identité, de refuge ou encore d’utopie.
La série « Women of Allah » (1993-1997) est un ensemble majeur composé de portraits féminins en gros plans. De ces femmes, voilées, armées et tatouées, on ne perçoit que des parties de visages, de mains ou de pieds laissées à découvert par le voile mais recouvertes à leur tour par des poèmes en calligraphie persane (farsi).
Les tchadors mêlés aux armes, la force du regard de ces femmes renvoyant au statut de martyre, les corps marqués de poèmes soulignent la complexité des identités et la nécessité de dépasser les stéréotypes.
Les textes, tirés de livres d’écrivains iraniens, dialoguent avec l’image pour rendre son sens plus complexe ; la prose et la poésie sont souvent intégrées, et les contenus varient des sujets religieux aux sujets plus profanes, jusqu’à l’exploration des sphères de l’intimité et de la sexualité.

Série « Women of Allah » de Shirin Neshat.


« Women of Allah » est une série à travers laquelle Shirin Neshat enquête sur la complexité de la dimension féminine en Iran après la révolution islamique.
Dans un noir et blanc net, qui deviendra l’une des caractéristiques de sa recherche photographique, Neshat représente des femmes iraniennes voilées, brandissant souvent des armes à feu.
Les textes, tirés de livres d’écrivains iraniens, dialoguent avec l’image pour rendre son sens plus complexe ; la prose et la poésie sont souvent intégrées, et les contenus varient des sujets religieux aux sujets plus profanes, jusqu’à l’exploration des sphères de l’intimité et de la sexualité.
Ci-dessous, la femme représentée dans l’œuvre exposée à la Madre, est l’artiste elle-même et les vers, tracés sur son visage pour former une spirale, sont tirés d’un poème du poète Forugh Farrokhzad, actif dans les années précédant la révolution islamique. Comme dans beaucoup d’autres images de cette série, les points focaux ici sont le regard et le voile, interprétés respectivement comme symboles d’individualité et de culture religieuse.

Série « Women of Allah » de Shirin Neshat.


Le film Persepolis est un long métrage d’animation français réalisé par Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi (artiste franco-iranienne), sorti en France le 27 juin 2007. Il a obtenu le prix du jury à Cannes en 2007.
Résumé:
Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Traversant avec elle révolution, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu’à son départ définitif pour la France en 1994. Paru à l’origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, Persepolis est la première bande dessinée iranienne, l’autobiographie dessinée d’une orientale en exil.

« Atomic woman II » de Marjane Strapi.
Elle a le regard noir intense et insoumis des filles de ses tableaux : « J’aime bien les femmes honnêtes, les femmes féroces », confie Marjane Satrapi, créatrice de BD et réalisatrice qui s’apprête à exposer des toiles à Paris.

Un artiste rend des fontaines rouge sang pour illustrer la répression.

Film « Lire Lolita à Téhéran » d’Eran Riklis, sortie en France le 26 mars 2025 avec l’actrice iranienne Golshifteh Farahani.
Adaptation du livre autobiographique éponyme d’Azar Nafisi, paru en France aux éditions Plon en 2004, le nouveau film du réalisateur israélien Eran Riklis raconte le destin de cette professeure de littérature iranienne qui tente de résister de l’intérieur au pouvoir du régime islamique.
CHRONIQUES DE TÉHÉRAN, film d’Ali Asgari et Alireza Khatami
Scènes ordinaires de la vie à Téhéran où l’absurde le dispute à l’odieux, ces « chroniques », tournées dans l’urgence, en une semaine, par Ali Asgari et Alireza Khatami, portent témoignage d’une société iranienne muselée par un régime totalitaire où, sous l’influence de la religion, la liberté individuelle se voit peu à peu réduite comme peau de chagrin. À travers neuf situations saisies sur le vif, montrant chacune un citoyen aux prises avec un représentant de l’autorité – administration, police, employeur – c’est tout un système qui se voit mis à nu dans son obsession du contrôle, sa hantise de l’hégémonie de l’Occident… Autant de scènes dont le traitement par la dérision ne masque pas la cruauté.
Si la précarité de la condition féminine et l’obligation du voile sont des motifs récurrents – le film porte l’empreinte du mouvement « Femme, vie, liberté » et offre l’image poignante de cette petite fille se découvrant, dans le miroir, engloutie dans les vêtements imposés par l’école – on constate aussi que les hommes ne sont pas épargnés, à l’image de celui qui, venu retirer un permis de conduire, se retrouve contraint de se dévêtir…



Editions le Livre de Poche:
Téhéran, 1983. Neda naît dans la prison d’Evin. Elle est arrachée à sa mère quelques semaines plus tard. Alors qu’il a 3 ans, Omid est témoin de l’arrestation de ses parents dissidents. Comme d’autres enfants de prisonniers politiques, Neda et Omid seront élevés par leurs proches, à l’ombre des jacarandas, ces arbres violets flamboyants qui berceront leur enfance. Vingt ans après, leur génération porte toujours le poids du passé, au moment où commence une nouvelle vague de protestations et de luttes politiques…
« »Je vais vous raconter l’histoire d’amour de Sara et Dara. Comment s’aimer en Iran, quand toute rencontre entre les deux sexes est proscrite ? Rencontre interdite à vivre comme à écrire… Voilà également mon histoire d’écrivain, une histoire d’amour avec les mots, semée d’embûches. Car dans mon pays, lorsqu’il s’agit d’amour, toujours la censure veille… Ensemble, nous allons la déjouer ! »
Shahriar Mandanipour est né en 1957 en Iran. Interdit de publication dans son pays entre 1992 et 1997, il vit actuellement aux États-Unis. « En censurant un roman d’amour iranien » est son premier roman traduit en français.


« La vieille femme en burqa » (2021), par Arefeh Avazzadeh.
Arash Hanaei (né en 1978), Série Capital, 2009, impression sur papier couché, collection de l’artiste


Film de Mohsen Makhmalbaf (iranien),
drame, 1 h 15 min, sortie le 9 avril 1997 (France)
Résumé :
Règlement de compte entre un réalisateur et un policier à travers un film ou ils décident, chacun de son côté, de monter une scène rappelant un fait qu’ils ont vécu vingt ans plus tôt et qui valut au réalisateur quelques années de prison.
Film de Mohammad Rasoulof (iranien),
drame, 2 h 46 min, sortie le 18 septembre 2024 (France), prix spécial du jury Cannes 2004, nominations aux César et Oscar
Résumé :
Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays.
Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer.
A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps.
La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement.

Mohayeh Zibat (2020), par Sahar Ghorishi.

Femme ! Vie ! Liberté ! Ce livre traduit les échos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran, par Chowra Makaremi (éd. La Découverte).
Depuis septembre 2022 des femmes et des hommes, souvent jeunes, se sont engagés en Iran dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit.
« I’m deranged », spectacle de l’artiste iranienne Mina Kavani, entre l’Iran et David Lynch.
Née à Téhéran et exilée à Paris, elle se présente ainsi : « Je m’appelle Mina Kavani, je suis actrice, comédienne. »
Actuellement, elle donne à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris son magnifique spectacle I’m deranged, un miroir passionnant, politique et poétique d’elle-même.
Une création dans laquelle elle signe à la fois le texte, la mise en scène et l’interprétation.




Arghavan Khosravi (Iran, États-Unis).
Née et élevée en Iran, Arghavan Khosravi est arrivée aux États-Unis en 2015 pour obtenir un master en peinture au RISD.
Mêlant des aspects du surréalisme et de la miniature persane, Khosravi crée des œuvres évocatrices qui interrogent les notions de liberté, d’action et d’identité.
Au cœur de ces questions se trouve le rôle des femmes dans les sociétés iranienne et américaine.
En Iran, Khosravi a vécu ce qu’elle appelle une « double vie » : une existence publique conforme aux lois islamiques et une vie privée plus libre.
Élevée dans une famille laïque pendant la première décennie suivant la Révolution islamique de 1979, Khosravi a subi la « domination du régime oppressif » au quotidien, notamment lorsqu’elle a été arrêtée alors qu’elle marchait dans la rue à Téhéran, son hijab ne couvrant pas suffisamment son corps.
Alors que les États-Unis lui offraient de nouvelles libertés, elle s’est retrouvée, en tant qu’immigrante, directement touchée par l’interdiction d’entrée aux États-Unis en 2017.
En 2019, le Newport Art Museum a présenté l’œuvre de Khosravi dans « The Shapes of Birds : Contemporary Art of the Middle East and North Africa », sa première exposition muséale après l’obtention de son diplôme du RISD.
Grâce à une imagerie et un symbolisme puissants, les œuvres évocatrices de Khosravi incitent le public à réfléchir au rôle et aux droits des personnes, en particulier des femmes, aux États-Unis et au-delà.



Mariam Tafsiri, artiste iranienne, utilise son art pour aborder les luttes féministes dans un contexte de répression .
Ses œuvres explorent l’identité féminine et la résistance face aux normes sociales imposées par une société patriarcale.
Elle représente souvent le corps féminin comme un espace de réappropriation et de liberté, remettant en question les stéréotypes et les rôles traditionnels.
À travers des symboles et des métaphores, Tasfiri donne voix aux femmes iraniennes souvent invisibilisées, tout en faisant écho aux luttes féministes à l’échelle mondiale.
Son travail est un magnifique acte de résistance, montrant à quel point l’art peut devenir un outil puissant pour le changement social et l’émancipation des femmes.
Les artistes iraniens ont été parmi les plus durement touchés par la répression. Depuis Téhéran (où ils résistent) ou partout ailleurs (d’où ils soutiennent), ils délivrent les témoignages de combattants dont les armes sont la parole, les dessins, les chansons…
Si émouvant! On pense savoir, mais quand on voit,cela devient tout autre chose. La vérité nue, drue, choquante. Merci Véronique de nous » montrer » certains coins de la planète sous leur vrai jour. Tu es une généreuse, et tu fais bouger à la fois nos yeux et notre coeur.
Merci Véronique pour ce reportage sur ces artistes iraniens qui luttent et sont obligés de s’expatrier .
reportage très fort sur la non-vie des femmes iraniennes qui par leur résistance à travers des messages artistiques risquent leurs vies. Elles font aussi preuve d’un courage remarquable, par des manifestations contre le régime fou, mais paient un lourd tribut pour leur engagement dans la lutte et l’espoir. Certaines doivent s’exiler si elles le peuvent, ou risquent une répression brutale.
Superbe..Merci pour elles et eux..
Merci Véro
pour ce panorama poignant
avec toutes ces formes artistiques de résistance .
Des bises
Jacqueline