La sculpture dans tous ses états.
La sculpture dans tous ses états.

La sculpture dans tous ses états.

Le mot sculpture vient étymologiquement du latin « sculpere » qui signifie « tailler » ou « enlever des morceaux à une pierre ». Cette définition, qui distingue « sculpture » et « modelage », illustre l’importance donnée à la taille de la pierre dans la civilisation romaine.

 Au Xème siècle, on parle d’« ymagier » et la plupart du temps, le travail du sculpteur est un travail d’équipe avec un maître et des tailleurs de pierres . Plusieurs équipes travaillent simultanément sur les grands chantiers des cathédrales.

Venus Pudica – Reggia Caserta

La différence est grande entre fragilité et sensibilité.

La sensibilité aime frémir, vibrer, s’exalter.

La fragilité a peur de se briser.
Quelqu’un de fragile craint d’être fragilisé davantage : il faut donc le ménager, le rassurer, l’entourer.
Un être sensible ne cherche nullement à se protéger, il reçoit en permanence tous les souffles de la vie.
La fragilité rêve de solidité.

La sensibilité déploie sa musicalité.
Assurément, l’espèce humaine est précaire, et le genre humain, particulièrement insensible.

Mais l’être spirituel s’avère puissant : éminemment sensible, non point fragile.
Impatience de l’absolu.

Jacqueline Kelen

Louis Leygue, dans son discours de réception de Nicolas Schöffer à l’Académie des beaux-arts, définissait ainsi la sculpture :

« La sculpture peut se réaliser selon trois procédés : celui qui consiste à prélever la matière dans un bloc compact, celui qui consiste à façonner une matière molle pour créer des formes, enfin celui qui consiste à fabriquer ce que l’on veut réaliser. »

   Maquette pour flamingo, Alexander Calder
 Rendre le métal vivant, en tension, presque au point

” La sculpture est comme l’art dramatique, à la fois le plus difficile et le plus facile de tous les arts. Copiez un modèle, et l’œuvre est accomplie ; mais y imprimer une âme, faire un type en représentant un homme ou une femme, c’est le péché de Prométhée. On compte ce succès dans les annales de la sculpture comme on compte les poètes dans l’humanité »

Honoré de Balzac, La Comédie humaine.

Sculpture de Briony Marshall.

Il y a des Êtres qui ont,
De l’océan dans les yeux,
Du poème dans le cœur,
De l’infini dans l’Âme.

John Joos

Les matériaux utilisés pour la sculpture vont de la boue à la pierre, en passant par le bois, le marbre, la cire, le plâtre et divers types de matériaux. L’utilisation de nouveaux matériaux a entraîné l’apparition de nouvelles variantes de cet art. Certaines résines ou certains plastiques ont permis à la sculpture de diversifier ses styles artistiques.

                                                                                   Sculpture de Simon O’Rourke.
Réalisée un arbre renversé par la foudre. Un bras avec une main ouverte vers le ciel qui symbolise l‘appel à l’aide de la nature.

A l’origine, les sculptures avaient une fonction religieuse. Elles étaient utilisées pour les rituels de magie, les rites funéraires et les pratiques de culte. Par la suite, elles ont également acquis une fonction politique : elles mettaient en évidence le pouvoir des monarques et servaient d’élément de commémoration.

“Garçon endormi”, Philippe Laurent Roland, 1774, Met de New-York.

Enfin, la sculpture a acquis une fonction esthétique, qui est actuellement la plus commune. Ainsi, les artistes cherchaient à représenter la beauté ou certains aspects artistiques à travers les volumes et les formes, ou bien à créer des objets décoratifs.

Sculpture de grès émaillé de Laurence Morisse, sculpteur céramiste à Marsanne dans la Drôme.

Une larme d’excuses à la nature blessée, sculpture de Willy Verginer

 Sculpture de Dan Corbin.

Calamar par Elsa de Stonehouse

Cristal de la mer, Antonin Smit.

Cette œuvre enquête sur le paysage de l’âme. Avoir un aperçu éphémère de l’éternité. Ça vous laisse essoufflé. Sans poids – tomber dans les restes de l’amour.

La dimension de notre reflet dans le miroir de l’univers nous laisse haletant pour l’immortalité, alors que nous nous enfonçons dans l’abîme du soi.

« Death Star II. 2017-18 », de Robert Longo, (Art Basel 2018, Switzerland).
Une œuvre d’art peut avoir une dimension sociale et politique. Cette sculpture a été réalisée avec près de 40 000 balles. Chaque munition représente une vie qui a été prise par l’usage d’une arme à feu aux USA en 2017, date à laquelle il a commencé son œuvre.

Valeria Corvino est née à Naples (1953) et s’est formée à travers l’étude de l’étonnante richesse artistique de sa ville natale. Sculpture romaine, baroque capricieux, familiarité quotidienne avec des fragments de l’Antiquité, les palimpsestes architecturaux de son territoire sont ses premiers “maîtres”, accompagnés d’une passion toute méditerranéenne pour les secrets de l’anatomie et la beauté du corps humain. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts, elle étudie les problèmes de composition en travaillant sur la photographie, et donc sur les coupes, l’image zoomée, les jeux de lumière et d’ombres. Alliant la formation picturale, la passion des volumes sculpturaux, les secrets du cadrage photographique, elle vient parfaire sa propension innée à l’équilibre et à l’harmonie.

Le danseur, bronze et marbre,1994Sculpteur Jean Marc Demichelis

Soyez comme l’oiseau
Posé pour un instant
Sur des rameaux trop frêles
Qui sent plier la branche
Et qui chante pourtant
Sachant qu’il a des ailes

Victor Hugo

Catalina Leontescu, céramique

Red Ball Project de Kurt-Perschke. Artiste américain. Spirale Ball sculpture Toronto. Il a exposé dans le monde entier.

“Urgence “, Jean-Luc Brandily, sculpteur contemporain

“Fontaines”, Malgorzata Chodakowska (née en 1965), sculptrice.

La sculptrice polonaise Malgorzata Chodakowska active dans le domaine depuis plus de trente ans, lasse du concept statique de la sculpture dans l’art, décide de briser ce pré-concept en insufflant vie à ses œuvres. Des jeux d’eau contribuent à donner un effet dynamique particulier aux statues.

Elle est l’eau comme le sang en distribution continue, dans des statues d’argile vêtues de bronze qui semblent bouger devant le spectateur.

Shiotsuki Juran , artiste japonais. Bambou

Andrea Berni est un sculpteur italien dont les œuvres ont été présentées dans des expositions personnelles à l’échelle nationale, en Lituanie, en France et en Norvège. Il est fasciné par les facteurs qui motivent le comportement humain ainsi que nos relations avec la société et la nature. Berni décrit ses compositions figuratives expressives comme étant liées à une «libre interprétation et idéalisation de la nature». Créant en série, ses pièces sont faites de marbre, de terre cuite et d’argile.

“Petites bonnes femmes”, Valérie Hadida, sculptrice née en 1965  

                          “La danseuse Sacha Lyo”,

Serge  Yourievitch(1875-1969), plâtre, Musée du Petit Palais, Paris. 

“Forme parfaite, parcourue par un fluide de poésie… Petite figure ronde et placide, aux traits menus de poupée non encore réveillée à la vie et que le premier choc briserait”. Voilà comment le critique d’art et spécialiste de la danse, André Levinson , décrit Suzanne Schmitt, connue sous le nom de scène de SACHA LYO, danseuse acrobatique de music-hall et née à Petrograd en 1914, qui servit de modèle à cette œuvre.
Il s’agit ici d’un plâtre réalisé pour un bronze qui fut exposé lors du Salon d’Automne à Paris en 1932. Le bronze fut refondu sous le régime de Vichy et seul ce plâtre a pu franchir le temps. Dans cette œuvre splendide, le sculpteur arrive à rendre, avec beaucoup de grâce et d’élégance, la tension physique du corps de la danseuse acrobatique et l’on peut palper la souffrance endurée dans cette posture  extrême.

Statue “Maiden with the Seagull”, Zvonko Car, à Opatija, Croatie

Sculpture de Berit Hildre

Goose Glass, the Splash. Sculpture de verre.

                                               Psyché dans un évanouissement, Pietro Tenerani, première moitié du XIXe siècle, marbre.

Dans ses Métamorphoses, l’écrivain romain Apulée raconte comment Cupidon est tombé amoureux de Psyché, mais sa mère Vénus était jalouse de la beauté de la jeune fille et l’a persécutée. Vénus a envoyé Psyché aux Enfers pour un flacon contenant la pommade de beauté de Proserpine, avec des instructions strictes pour ne pas l’ouvrir. Mais la jeune fille ne put contenir sa curiosité et ouvrit le flacon, tombant immédiatement dans un sommeil faible ou profond.
En développant cette première œuvre, Tenerani, l’un des principaux sculpteurs italiens du XIXe siècle, a cherché à capturer de manière réaliste la pose du corps lorsque quelqu’un tombe dans un évanouissement profond et soudain. Il réalise plusieurs esquisses dont quatre sont restées dans l’atelier du sculpteur et témoignent de sa recherche complexe du juste sens du mouvement. La forme gracieuse, les lignes nobles et harmonieuses, le travail minutieux de la surface du marbre, toutes caractéristiques inhérentes au travail de Tenerani, ont valu à cette sculpture une grande renommée, et l’artiste a répété la figure au moins sept fois.
Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Sculptures en verre par Eunsuh Choi.

Sculpture de Christien Dutoit.

Il n’est rien de si précieux que le temps de notre vie , cette matinée infinitésimale , cette fine pointe imperceptible dans le firmament de l’éternité , ce minuscule printemps qui ne sera qu’une fois et puis jamais plus. (…)

Tout à l’heure , il sera trop tard , car cette heure-là ne dure qu’un instant.
Le vent se lève, c’est maintenant ou jamais.
Ne perdez pas votre chance unique dans toute l’éternité , ne manquez pas votre unique matinée de printemps.

Vladimir Jankélévitch (Le je-ne-sais-quoi et le presque rien).

Pat Swyler, céramiste .
Yeux clos et mains offertes. J’y vois une offrande à la Vie.

    “Suzanne” -1925- statue en verre ambré de René Lalique.

              Coll. Musée Lalique, (Photo : Y. Langlois)

                                                                                   La gravité » de Lorenzo Quinn.

La gravité est décrite par l’artiste….« Il est essentiel de trouver un équilibre dans la vie.
Souvent, cet équilibre est atteint avec l’aide des personnes qui nous entourent et qui nous maintiennent fermement au sol et sans qui nous flotterions vers la perdition.
Photo prise à la Halcyon Gallery à New Bond Street.

Sculpture de Maria Angeles Anglada

Cher ange, vous êtes belle
A faire rêver d’amour,
Pour une seule étincelle
De votre vive prunelle,
Le poète tout un jour.

Air naïf de jeune fille,
Front uni, veines d’azur,
Douce haleine-de vanille,
Bouche rosée où scintille
Sur l’ivoire un rire pur ;

Pied svelte et cambré, main blanche,
Soyeuses boucles de jais,
Col de cygne qui se penche,
Flexible comme la branche
Qu’au soir caresse un vent frais ;

Vous avez, sur ma parole,
Tout ce qu’il faut pour charmer ;
Mais votre âme est si frivole,
Mais votre tête est si folle
Que l’on n’ose vous aimer.

Théophile Gautier, extrait du recueil Élégies (1830)

Quand le marbre s’enflamme !
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, Antonio Canova, 1793.

                                                                    “Jeune mère à l’enfant “, Auguste Rodin (1840-1917).

Bronze à patine brune et verte, conçu en 1885 et coulé par la fonderie Rudier, dont il existe plusieurs versions conservées dans différents musées ( Musée Soumaya au Mexique, National Gallery of Scotland, San Francisco Young and Légion Honor Museum et Musée d’Orsay) et soit en bronze ou en plâtre.

L’œuvre nous montre une jeune femme nue , assise sur un rocher, un enfant reposant sur ses genoux.
Destinée à orner la partie inférieure de “La Porte des Enfers” et précurseur de “La jeune Mère dans la grotte”, la sculpture a été modelée d’après sa jeune compagne Rose Beuret et leur fils Antoine-Euget

                                            “Jeune mère dans la grotte”, Auguste Rodin, marbre blanc, Musée Rodin, Philadelphie.

Les premières versions de l’œuvre ont été réalisées en 1860 alors que Rodin travaillait pour la Manufacture de Sèvres.
Il explore l’amour maternel en prenant pour modèle sa compagne Rose Beuret et son enfant Auguste – Eugène.
Destiné à orner “La Porte de l’Enfer”, le modèle en plâtre est réalisé par Rodin en 1885 puis sculpté par le sculpteur Jean Escoula en 1891 (ce dernier, tout en poursuivant sa propre carrière, était le praticien du maître).

24 commentaires

  1. Pfister Fabienne

    La sculpture donne une toute autre dimension à l’art.
    Elle s’approprie l’espace. Cela permet une projection différente avec le sujet qui nous raconte son histoire. Celle qu’elle a traversé en intimité avec son auteur et celle qu’elle a partagé à travers nos regards au fil du temps.
    Merci pour cette superbe visite en compagnie de ces magnifiques chef-d’œuvres.

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