Les aquarelles hyperréalistes de Rance Jones.
Les aquarelles hyperréalistes de Rance Jones.

Les aquarelles hyperréalistes de Rance Jones.

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Une chose est sûre à propos de Rance Jones : cet artiste primé sait raconter une histoire dans ses aquarelles. Qu’il s’agisse d’une série d’œuvres représentant des scènes d’un village de pêcheurs irlandais ou de vignettes d’une petite ville mexicaine, il s’agit d’un récit qui va au-delà de la surface, suggéré par des regards et des gestes. Même dans la manière dont Jones parle de son travail, il y a une histoire qui se rattache à lui. « Je peins ce qui est émotionnellement fort pour moi », dit-il.

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Observer et représenter la vie de personnes issues de différentes régions du monde et d’environnements souvent très différents, c’est accepter qu’une culture puisse comporter de nombreuses facettes, invisibles à l’œil nu. Rance aborde chaque tableau avec l’intention de dépeindre une qualité humaine sans filtre, jamais stéréotypée, ni critique, ni romancée, ni mise en scène. Capturer le langage corporel, l’expression et l’environnement sont des éléments clés de ce processus.

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Lorsqu’une personne est absorbée par ses pensées, son expression faciale et sa posture révèlent la façon dont elle est influencée par son environnement, sa société et sa culture, trahissant ainsi ses propres défenses. Le réalisme précis de ses peintures apporte une honnêteté viscérale aux histoires que ces vies racontent. Conscient qu’il ne peut saisir pleinement toute la complexité des conditions et des cultures des peuples qu’il peint, Rance estime que l’expressivité et la présence des personnages de ses œuvres racontent intrinsèquement la vérité.

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En 1991, Rance quitte Kerrville, au Texas, pour s’installer à New York avec sa femme Christina afin d’intégrer la School of Visual Arts et d’obtenir un master en illustration. C’est le goût de l’aventure et l’opportunité d’étudier dans une école d’art new-yorkaise aussi réputée qui l’ont attiré. Le couple quitte une minuscule cabane au bord de la rivière Guadalupe pour s’installer dans un appartement typique de cinq étages du West Village de Manhattan. L’énergie et le rythme de New York sont une source constante d’inspiration pour Rance, qui poursuit sa carrière d’illustrateur et réalise des travaux pour le New York Times et de nombreux magazines, dont une couverture pour la National Review. Le couple y trouve un réseau d’amis et travaille dur pour réaliser ses rêves dans son nouveau foyer.

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En 1996, à la naissance de leur fille, la jeune famille Jones s’installa à Washington Heights, juste au-dessus de la 181e Rue. Au cœur d’un parc, ils vivaient dans un appartement confortable près de l’Hudson. Le soir, ils pouvaient se promener en poussette jusqu’au Petit Phare Rouge, au bord de l’Hudson, ou se promener dans les Cloîtres, la réplique d’un monastère médiéval du Metropolitan, située à quelques rues de Fort Tryon Park. Finalement, leur église demanda à la jeune famille de rejoindre une congrégation d’environ 500 membres du centre de Harlem pour participer à l’organisation d’un ministère auprès des enfants. Bien qu’à quelques arrêts de métro, Harlem était un monde à part, en proie à la pauvreté, à la criminalité et à l’abandon.

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Rance a également été bénévole dans un programme de désintoxication où il a entendu des hommes partager des histoires crues et déchirantes, allant de crimes violents à la prostitution. L’artiste a pu constater combien il était difficile pour les enfants et les familles, les jeunes femmes et les jeunes hommes, de s’en sortir dans des situations aussi difficiles. C’est à travers ces interactions que Rance a dû affronter les préjugés, non seulement la méfiance qu’il rencontrait, mais surtout sa propre perception des gens qui l’entouraient. Comprendre et finalement valoriser une culture aussi différente a été une lutte difficile, parfois frustrante, mais au final, une occasion inestimable de grandir.

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Ces étapes transformatrices de sa vie continuent de façonner sa vision d’artiste.

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« Anthem », 2018, aquarelle sur papier

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Lennonside, Irlande, aquarelle sur papier

28 commentaires

  1. JIMENEZ

    Tres inspirant. Peinture précise dans le détail et l’observation des personnes, des attitudes, de l’environnement. En effet chaque scène revient l’attention poir chercher ce qu’elle raconte.

  2. Christian

    Merci beaucoup pour cette superbe découverte Véro.
    Ces peintures sont d’un réalisme époustouflant, un vrai régal pour les yeux.
    Merci pour ce magnifique moment de partage 🥰🙏

  3. Ghislaine Lavoie

    Ce réalisme nous montre de près la cruauté de la vie quotidienne si enviée ailleurs, dans les vraies USA. Bravo à toi de nous révéler bien des choses que te rapportent tes recherches sur l’Art. Tu es très importtante, Véronique. Te suivre fait partie de mon goût d’apprentissage, qui ne faiblira jamais. Merci!

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