Liliane Danino, passion et sensualité.
Liliane Danino, passion et sensualité.

Liliane Danino, passion et sensualité.

"Une oeuvre d'art n'est rien d'autre que le reflet de l'autre dans le miroir."

                                                                          Le cycle de l’émotion et de l’incarnation.

La force et la légèreté se mêlent dans le mouvement vers la lumière pour finir dans la couleur pourpre de la réalité terrestre et vitale. Ce déchirement est action, il est vécu et même provoqué, totalement assumé comme un amour de la vie.

Le corps est esprit attiré vers l’espace et l’esprit est incarné dans la matière.

Dynamisme à la sympathie communicative, vitalité typiquement féminine. Liliane Danino danse devant ses toiles avec son pinceau.  Trois aspects d’un même talent, trois états d’une même personnalité. Au début est la femme, déjà totalement accomplie, corps féminins allongés sur la chaleur du sol, blottis sur eux-mêmes, dessins académiques à peine surlignés d’une touche personnelle qui est la trace d’un frémissement et d’une individualisation.

http://www.lilianedanino.com

 

Puis ce sont des esquisses préparatoires aux travaux de modelage, temps intermédiaire de l’éveil. C’est le temps de la séparation et de l’éveil, l’homme apparait, les corps se déplient. Voici alors une humanité debout, nous sommes dans le temps de l’action et de la quête. La vie est dans la matière ferme et tendue. La sensualité musclée s’exprime pleinement dans des travaux de modelage et de sculpture.

Enfin l’aspiration vers la lumière entraine à l’implosion abstraite des peintures.

Les mélanges colorés et mouvants d’une étrange clarté aspirent l’individu et les verticales de la ville aveugle mais le retour à la vitalité première est toujours possible dans la chaleur rouge. L’artiste danseuse ne s’envole que pour mieux rebondir. La pureté a l’évanescence de la liberté mais le cœur a la puissance pourpre de l’émotion.

Liliane Danino , peintre et sculpteur d’origine marocaine vivant en Israël depuis plus de 20 ans.

J’ai fait de la danse alors quand j’ouvre grand les bras je ramasse et rassemble. Puis je replie tout, l’essentiel et ma jupe sur mes pieds plantés. Et recommence.

Pour des raisons familiales.

 Danseuse-Liane qui relie la terre à l’eau. J’ai rencontré un jour mon atelier, un pigeonnier planté sur un bout de terre au Moyen-Orient , mais j’ai parfois la nostalgie des vents d’ouest, de l’Europe, de Paris, mais je trouve que la terre d’Israël me va bien sous mes pieds. A cause du soleil, de la poussière et de la présence de la mer et du désert. Du silence et du lien.

Enthousiasmée par les œuvres du sculpteur français Auguste Rodin (1840- 1917), j’ai effectué de nombreux séjours en Italie, principalement à Carrare , je me suis formée à la taille du marbre et au savoir-faire spécifique de la fonderie de métaux.

Aussi à l’aise avec l’argile, la cire, le marbre que le bronze ,  j’aime  sculpter les corps humains , cristallisés dans leur mouvement , tels des instantanés de vie que  j’immortalise de mes doigts.

Concentrée. Occupée. Isolée . Et toujours reliée .

En réalité, je me sens toute petite. Vraiment petite. Délicieusement petite . Il se peut que je porte des chaussures, mais je marche pieds nus dans ma tête et dans ma vie. Je ne fais pas de bruit.

 Chaque jour je travaille. Pétrir la terre, enduire couche après couche la toile. Découper, déchirer, tremper, sécher, dessiner, laisser couler. Imprimer encore une couche sur les couches.

Résolument gestuelle et contemporaine, ma pratique se nourrit essentiellement de mes émotions, lectures, voyages et rencontres.

Ainsi, portée par ma propre vitalité, je travaille chacune de mes compositions de manière instinctive , ne cherchant aucunement à rattacher mon art à une mode ou à un courant artistique quelconque.

Poudre de marbre, colle, pigment, encore… Comme une amante qui prépare la couche.

Et le geste commence. Je sculpte. Je dessine. Je peints.

A titre d’exemple, pour la série ci-dessous “Queen of the desert”, j’ai utilisé une technique mixte : texture et pigments sur cuir et lin.

Liliane. Liane. Qui plie et déplie. Noue et dénoue à pleines mains. Prête à replier comme à bondir. Hors du temps et hors champs. Pour atterrir entière dans la toile, sur le papier ou dans la glaise. Liliane. Fille et Mère et Amante. Liliane. Pleinement Femme.

J’élimine le superflu, l’inutile, l’encombrant, le fâcheux. Toujours attentive à ma tribu, à l’essentiel et à la seule véritable urgence : travailler. Rapide. Efficace. Endurante. Lascive. Souple. Jeune. Très jeune et pourtant j’ai mille ans.  Le temps n’y laissera qu’une emprunte légère. Je me sens si petite. Prête à me dérouler comme une danseuse avec mes crayons, mes pinceaux, la pâte de peinture pleine de couleurs, la terre et l’eau.

La peinture, comme une écriture, mémoire d’une histoire enfermée dans la toile.
Travail sur la matière, la texture , ses reliefs et ses accidents. Quêtes incessantes pour inscrire les traces du temps, la marque de l’usure et de l’effacement. Travail, sur les rouges, les pourpres et leurs profondeurs. Mémoires enfouies, mémoires croisées, renaissance.

Si l’émotion est là, celui qui regarde le tableau le traverse comme on traverse un paysage intérieur.

11 commentaires

      1. Nicole Celestine

        Ici nous avons une belle femme drapée de sérénité et de bienveillance dans notre chambre et un petit bronze magnifique un joli cadeau d’anniversaire.
        Merci Véronique de cette rencontre

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