L’art en JAUNE.
L’art en JAUNE.

L’art en JAUNE.

“Certains peintres transforment le soleil en un point jaune, d’autres transforment un point jaune en soleil”. (Pablo Picasso)

La couleur jaune “possède une qualité légèrement stimulante de sérénité et de gaieté”. Il est cependant extrêmement sensible, produisant une image désagréable lorsqu’il est sale….. Un mouvement léger et imperceptible suffit à en faire la couleur de l’infamie, de la répulsion et du malaise.

Mariée en papier jaune, 2022, Zeng Chuanxing (chinois, né en 1974), huile sur toile, collection privée

Les mots de Goethe, l’un des plus grands écrivains, penseurs et intellectuels de tous les temps, auteur de l’œuvre Théorie des couleurs, dans laquelle le jaune devient la seule couleur primaire avec le bleu, sont parfaits pour introduire une vision purement “chromothérapeutique” de ladite nuance.

En effet, selon cette médecine alternative moderne, le jaune, couleur du soleil et de l’or, aide à retrouver vitalité et énergie, à tel point que, depuis l’Égypte ancienne, il était associé au Dieu Soleil, qui représentait la force et la vitalité. Pour entrer dans les détails, en chromothérapie, le jaune est considéré comme une couleur ayant des effets très puissants sur le psychisme, car il peut stimuler la partie intellectuelle du cerveau et favoriser la concentration.

En outre, il représente également le désir de changement qui insuffle positivité, joie et protection. C’est précisément en raison de ces caractéristiques que le jaune est utilisé dans les thérapies de soutien pour combattre la dépression et l’apathie, ainsi que les malaises psychosomatiques.

Mais pour en revenir aux mots de Goethe, la couleur susmentionnée a aussi un “côté sombre”, souvent associé à la lâcheté, à la maladie et à l’infirmité mentale. Toutefois, malgré ces derniers aspects, la vision prédominante de cette couleur reste indissociablement liée à la sensation de chaleur, de luminosité et, par conséquent, de positivité.

Mona Hoel, L’entretien – matin, 2021. Tempera sur bois, 50 x 50 cm.

Sabina d’Antonio, Soleil d’été, 2020. Acrylique, pochoir, collage, tissu sur toile, 100 x 100

Jérôme Cholet, Augusta graffiti jaune, 2020. Collage, acrylique, peinture en spray sur toile, 40 x 30 cm.

                                                                                     Yayoi Kusama, installation

L’artiste japonaise Yayoi Kusama (à qui nous devons la Obliteration Room) a répandu une infinité de pois à travers différentes pièces du Louisiana Museum of Modern Art, situé au Danemark.
Parmi ses installations, on peut compter In Infinity et Dots Obsession où le visiteur se retrouve en immersion au coeur de salles monochromes en jaune et rouge, au milieu de gros pois noirs ou blancs, de miroirs et de sculptures gonflables.

Pablo Picasso, Nu sur une plage, 1929

André Derain, le phare de Collioure, 1905 huile sur toile

Baselitz, tête jaune

Il faut aller à Londres pour admirer cette nativité de 1380 par Antonio Veneziano. Une des plus simples et des plus belles pour moi.

La douceur de l’automne avec une peinture de Paul-Élie Ranson, “Paysage japonais”, vers 1895.

Ranson est un des cinq membres fondateurs du groupe des Nabis créé en 1888, avec Paul Sérusier, Henri-Gabriel Ibels, Pierre Bonnard, et Maurice Denis.

Disparu à seulement 47 ans, nous n’avons que peu d’œuvres pour juger de son talent.

Quand Modigliani s’échappe des portraits, comme cette toile “Cyprès et maisons près de Cagnes”, peinte en 1919.

Pierre Bonnard, “L’Automne”, 1912 sur un poème de Paul Verlaine

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…

La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poëte et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
“Vive la brise !” il faut crier :

“Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver !”

Mimosas en fleurs à Cagnes, 1921, Félix Vallotton (1865-1925), Collection Privée

“Resting” 1930 par le peintre américain Aleksander Oscar Levy (1881-1947)

“Raja”, 1925, par le peintre italien Felice Casorati (1883 – 1963), (huile sur carton – 51 x 37,5 cm), collection particulière Bella Hutter, Turin.

Proche du mouvement du réalisme magique, Casorati était peintre, graveur, dessinateur et scénographe.

Son œuvre s’inspire du rêve (influencé en cela par le Jugendstil ainsi que par le linéarisme de l’Art Nouveau et de la Sécession) ainsi que de la tradition figurative du Classicisme et de la Renaissance italienne des 14 et 15e siècles.

Dès 1917, il s’établit à Turin et c’est à partir de 1920, que son expression artistique change pour embrasser une volumétrie proche de celle de Masaccio.
Il utilise, de plus, de délicats passages tonals découlant de l’étude du colorisme de la Renaissance.
Les corps raccourcissent et sont régis par un mystérieux sentiment d’immobilité.
A partir des années 1930, il évolue vers l’expressionnisme , abandonnant la rigueur antique.
CASORATI fut un peintre très célèbre en son temps, ayant connu un énorme succès et exposant très régulièrement lors des biennales de Venise.

La jeune femme peinte au premier plan est son amie, la ballerine russe Raja Markmann.

“Croquet”, 1878, par le peintre et illustrateur français James Tissot (1836 – 1902), huile sur toile, Art Gallery of Hamilton, Ontario – Canada

Il a passé une partie de sa vie en Angleterre où il fut apprécié comme peintre de la haute société victorienne.

“The yellow flower”, 1908, (la femme de l’artiste dans le jardin), Robert Lewis Reid (1862-1929)
huile sur toile.

Peintre impressionniste américain membre de la “Ten American Painters”.

“Au jardin”, Robert Delaunay (1904), huile sur toile (71,8×56,4 cm), Brooklyn Museum, New-York.

Robert Delaunay est un peintre français né le 12 avril 1885 à Paris et décédé  le 25 octobre 1941 à Montpellier.

L’œuvre de Robert Delaunay est généralement divisée chronologiquement en deux parties : le néo-impressionnisme de sa jeunesse d’une part puis, avec sa femme Sonia Delaunay et quelques autres, l’orphisme, branche du cubisme et avant-garde de l’abstraction, constituant sa maturité (à partir d’environ 1912) d’autre part.

Ce tableau appartient à la première partie de son œuvre, d’inspiration impressionniste.

“Fleurs printanières” de Louis Valtat, (peintre français, 1869-1952), il est considéré comme l’une des références les plus importantes de l’art postimpressionniste.

Valtat étudie à Paris auprès de Gustave Moreau à l’Ecole des Beaux-Arts et en 1888 auprès de Jules Dupré à l’Académie Julian, où il rencontre les artistes Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Maurice Denis et Albert André.

En 1895, il collabore avec Henri de Toulouse-Lautrec et Albert André à la création des décors de la pièce de Lugné-Poë Le Chariot de Terre Cuite. Durant cette période, Valtat est exposé à l’impressionnisme, au pointillisme et à l’œuvre de Van Gogh, tout en étant fréquemment en compagnie des Nabis.

En 1897, influencé par l’utilisation audacieuse de la couleur et de la technique expressive de Van Gogh en 1897, Valtat élargit sa palette à des couleurs plus stridentes. Par ses expérimentations de la couleur et de la forme, l’artiste dépeint une vision ensoleillée de la vie contemporaine, préfigurant les œuvres des Fauves.

Au cours de ses séjours dans le Sud, il rend fréquemment visite à Paul Signac à Saint-Tropez et à Auguste Renoir à Cagnes qui l’encouragent dans son cheminement artistique.

Combinant des couleurs vives et des traits larges, le travail de l’artiste illustre cette période de transition de l’art qui a suivi le mouvement impressionniste et a conduit à des changements importants dans la pratique artistique du XXe siècle.

L’œuvre de Louis Valtat fait partie de nombreuses collections à travers le monde, telles que le Metropolitan Museum of Art de New York, Musée d’art moderne, New York, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

                                                               “Intérieur, Port d’Ischia”, 1924, Hans Purrmann (1880 – 1966).

Hans Purrmann (1880-1966) est un peintre, graphiste, sculpteur, collectionneur d’art et écrivain allemand.

Hans Purrmann étudie à l’école des Beaux-Arts de Karlsruhe de 1897 à 1899. Il poursuit sa formation artistique à l’Académie des Arts de Munich de 1900 à 1905.

De 1906 à 1914, il séjourne à Paris où il devient l’élève et l’ami d’Henri Matisse. De 1908 à 1910, Hans Purrmann fait d’ailleurs plusieurs voyages en Allemagne avec Matisse qui en fait son protégé.

Pendant l’entre-deux-guerres, il séjourne à diverses reprises en Italie (notamment à la Villa Romana de Florence qu’il va diriger) et en France.

Il réside également à Berlin et à Langenargen sur le lac de Constance.

Son œuvre comprend près de 1400 peintures à l’huile, 400 aquarelles, et de nombreuses illustrations ainsi que quatre sculptures.

Il peint des natures mortes, des nus, des portraits et des paysages surtout dans le Midi et le Sud ensoleillé.

Quoique son œuvre soit plus réaliste, son goût pour l’arabesque, l’utilisation des couleurs pures et l’arrangement ornemental des éléments décoratifs font de Purrmann un vrai disciple de Matisse.

“Aux étoiles”, Elena Nicolaievna,  huile sur toile

Felix Vallotton, “Les Andelys, le soir”, 1924

“Lumières d’hiver” de Richard Savoie,  peintre né en 1959.

“Solitude” de Diane Léonard, peintre américaine

“Maison lumineuse”, 1914, d’ Auguste Macke

Fernando Botero (Colombien né en 1932), “Dog Turning a Corner” (1980), huile sur toile (190 x 154 cm), Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington DC, Etats Unis.

Mihai Olteanu, peintre roumain né en 1962

Giorgio Morandi, “Fleurs”, 1920. Totalement atypique et pourtant ne peut être que de lui.

Wassily Kandinsky (1866-1944), “Jaune tendre”, 1927. C’est beau non ? Et ça raconte toute une histoire et à chacun la sienne !

“Nature morte au citron et verre taillé”, Maria Margaretha van Os, 1823-1826.

Oskar Schlemmer (Allemand, 1888 – 1943). “Le Ballet triadique, séquence jaune, jupe large” (Das Triadische Ballett, Gelbe Reihe, Grosser Rock), 1922.

                                                                      Winifred Nicholson, “Les fleurs de Kate” (1929-1935).

Winifred Nicholson était une coloriste qui a développé un style impressionniste personnel, se concentrant sur les objets de nature morte domestique et les paysages. Elle était mariée à l’artiste Ben Nicholson.

Paul Stone, “Bagged Lemons”, 2022

“Marine jaune et mauve”,1923, Léon Spilliaert, peintre belge

Enric Torres Prat, peintre  réaliste/ figuratif né en 1938 à Barcelone, Espagne.

“Les âmes fortes ont des sentiments bien plus violents que les autres quand elles sont tendres.”

Voltaire, L’Ingénu

“Aube”, Vincent Van Gogh

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleine vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. […]

Arthur Rimbaud

“Le lever de soleil”, photo de Konstantin Kirgincev.

Lorsque le jour se lève c’est un autre rêve qui commence, et à chaque jour succède un jour plus clair, à chaque éblouissement un nouvel éblouissement…

Louis Gauthier

Toni Demuro, illustrateur italien, 1974

“L’esprit du printemps”,1894, Alphonse Mucha, Art Nouveau

Peinture de Laurent Parcelier.

Aprés trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

Paul Verlaine

“Promesse de printemps ”, Marjorie Miller, (1899-1995), illustratrice américaine.

Photographie de Joel Dousset (Inde)

Peinture de Ashvin Harrison

Pour être libre, il suffit de l’être, sans en demander l’autorisation à personne. Il faut se faire une hypothèse sur son propre destin et s’y tenir, sans se soumettre ni céder aux circonstances. Une telle liberté exige de l’homme de véritables ressources intérieures, un niveau élevé de conscience individuelle, et le sens de la responsabilité devant lui-même et par là devant les autres La tragédie est hélas que nous ne savons pas être libres. Nous réclamons une liberté qui doit coûter à l’autre mais sans rien lui abandonner en échange, voyant déjà là comme une entrave à nos libertés et à nos droits individuels. Nous sommes tous caractérisés aujourd’hui par un extraordinaire égoïsme. Or ce n’est pas cela la liberté. La liberté signifie plutôt apprendre à ne rien demander à la vie ni à ceux qui nous entourent, à être exigeant envers soi-même et généreux envers les autres. La liberté est dans le sacrifice au nom de l’amour.

Andreï Tarkovski

Aquarelle de Veneta Docheva, peintre bulgare.

Marc Chagall, “Les amoureux aux marguerites”

“Nono dans une robe jaune“(1925), Henri Lebasque (1865-1937)

C’est subtil, il faut bien regarder et la pagode de Nikko apparait dans la brume de cette estampe de Ito Yuhan de 1930.

Gardons notre âme d’enfant avec cette magnifique illustration….

Takeo Takei (1894 – 1983) était un peintre japonais, membre de l’Association japonaise de Gravure et aussi de la Société d’Illustrations pour Enfants, produisant de nombreuses gravures, illustrations ainsi que divers écrits.

En 1957, il est représenté à la Biennale de l’Estampe de Tokyo.
Il est connu pour ses illustrations pour enfants, notamment pour le magazine Komodo no kuni, 1922-1933. Il a fortement influencé le pape de l’illustration japonnais Tadanori Yokoo.

Frantisek Kupka, “Autoportrait”.

“Le ciel est un oeuf, la terre en est le jaune.” Chag Heng

La beauté de la simplicité !
Pablo Picasso, “Nu assis”, 1901.
J’adore le visage dans le miroir qui semble dialoguer avec son original.

“Jaune et Bleu”, Jeffrey T. Larson (Américain, né en 1962)

Luiz Carlos Carrera, Brésil

“Les lois de la couleur sont inexpressiblement belles parce qu’elles ne sont pas dues au hasard.” Vincent Van Gogh

Photo de DocUNC

Portrait abstrait d’une belle fille sereine vêtue d’une robe jaune avec des fleurs dans les cheveux par Jacky Gerritsen.
Peinture technique mixte dans des tons principalement bleu foncé et jaune doux.

16 commentaires

  1. Sylvia

    Très beau documentaire sur cette couleur solaire. Beaucoup d’artistes, et quelques belles découvertes pour moi. C’est une excellente idée, on a grand besoin de lumière et de gaieté, dans cette période de l’année. Merci mon amie.

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