Aaron est un photographe qui a toujours été captivé par les émotions humaines qui peuvent être capturées à travers l’objectif d’un appareil photo.
Aujourd’hui âgé de 67 ans, Aaron consacre son temps à la photographie, la considérant non seulement comme un médium mais aussi comme un moyen d’explorer les profondeurs des émotions et des rêves humains.
Série Via galactea – Sirocco
Je suis un photographe fasciné par les émotions humaines.
Etudiant déjà, j’étais fier de mon « placard » de développement argentique. Des instants magiques à voir apparaitre sous la lueur de la lampe rouge le résultat de mes captures. Les clichés qui sèchent, suspendus à un fil …
Puis j’ai exercé le métier de médecin avec un intérêt tout particulier pour la psychanalyse. Il y a eu une grande parenthèse sur la photo et depuis 10 ans environ reprise de cette activité de façon plus intensive avec le numérique cette fois ci….
Aujourd’hui, j’ai 67 ans, je consacre mon temps uniquement à la photographie
Pour moi, la photo n’est qu’un media. C’est un chemin merveilleux que j’ai la chance d’emprunter et qui me permet de voyager au pays de l’humain, des émotions et du rêve…
Série “Via galactea”
Je suis né au Maroc ou j’ai vécu jusqu’à l’âge de 7 ans. Il n’y a qu’une série où cette origine apparait clairement. C’est « Alchimie ». Cette derniere est empreinte de réparation, de guidance et d’empathie. J’ai utilisé de l’argile ocre pour habiller le corps des modèles. C’est indéniablement une ambiance qui évoque le Maroc. Un besoin de retour aux sources. Un peu comme un enfant qui expérimente la blessure et qui trouve du réconfort au contact de sa mère nouricière.
De part mon métier de médecin et mon goût pour la psychanalyse et la spiritualité, on en retrouvera inévitablement des empreintes dans mon travail photographique. L’image du corps, la blessure, le sacré sont des thèmes récurrents pour moi.
Série “Via galactea”
Les émotions sont au centre de mon travail.
Les images que je produis aujourd’hui, sont issues de mon univers onirique. Elles sont nourries de symbolique, de blessures, de poésie ou de sacré.
Le contact avec l’inconscient est quelque chose d’extrêmement important pour moi. J’apprécie particulièrement qu’en découvrant une de mes photos, le spectateur ressente cette petite seconde de flottement, cette minuscule seconde où il n’y a pas de code prévu pour ce qu’il voit. Alors pour moi, le pari est gagné, nous sommes connectés et nous pouvons communiquer directement d’inconscient à inconscient. C’est le royaume de l’émotion, cette minuscule petite seconde. C’est elle qui continue à me rendre créatif.
Série “Via galactea”
Dans tout ce qui nous entoure, vous allez avoir des sujets qui vous intéressent et ça va faire de belles expériences.
Puis, il va y avoir le sujet qui vous plaît. Cela va apporter de la joie, de la satisfaction.
Ensuite, à force de lâcher prise, à force de s’autoriser, finissent par émerger des séries qui vont avoir quelque chose de plus fort, quelque chose de plus chargé, quelque chose de plus percutant …Et un jour, il y a le sujet qui vous touche et c’est là que les choses commencent à devenir passionnantes pour vous, et pour ceux qui regardent votre travail. Vous allez aborder des thèmes qui sont chargés pour vous émotionnellement. Et quand il y a de l’émotion dans la tête, dans le cœur, inévitablement, ça se sent à l’extérieur.
Même quand on a impression de s’inspirer de quelque chose, c’est que ce quelque chose nous touche quelque part. On y met en fait toujours quelque chose de nous.
En extrapolant, on peut se demander si les photographes, en prenant tant de photos, ne passent pas leur temps à faire des autoportraits
Ca ne se passe pas par décision à mon avis. C’est plutôt un processus inconscient qui finit par arriver quand il doit arriver.
La question n’est pas la production mais plutôt l’état d’éveil dans lequel on est à un moment donné de son histoire, de son vécu, de son ressenti …
” Maybe tomorrow “ exposée quelques mois au Japon, Japan national art center, Tokyo.
Quand je me repenche sur mes premiers clichés (qui remontent à une quarantaine d’années quand même), j’y retrouve déjà ce goût prononcé pour les émotions humaines. Rarement des paysages, très souvent des êtres humains, des émotions saisies. Je me souviens plus particulièrement d’une série de photos faites alors que j’étais infirmier dans une colonie de vacances où les enfants avaient la particularité d’être trisomiques … Je suis encore bouleversé quand je regarde ces clichés avec toutes ces émotions épinglées. La grande spécificité était qu’avec ces gamins, les expressions étaient là à l’état brut, sans la pression sociale du convenir … Tout y était les peurs, les joies, les éclats de rire, la méfiance, l’angoisse ….
En y réfléchissant, je suis toujours dans cette recherche d’authenticité. La technologie a changé, le numérique a pris la place de l’argentique, mais les émotions sont toujours là.
J’invite souvent les personnes qui posent à abandonner le sourire social de bienséance pour laisser émerger des expressions plus authentiques. Ce n’est pas un exercice facile. Nous ne sommes jamais aussi nus qu’en offrant un regard authentique.
Golden balance
Aujourd’hui, je ne travaille qu’en studio et avec des modèles.
Je leur laisse toujours une grande liberté. J’essaye surtout de nourrir leur créativité par les musiques, par les mots, par le contact avec la matière. Je ne leur demande jamais de jouer un rôle mais plutôt de vivre quelque chose intérieurement, quelque chose de fort, quelque chose qui les touche personnellement. Le moment de la prise de vue se passe de façon quasi inconsciente, immergé dans le volume de la musique. Cela peut aussi bien-être du sacrée, une symphonie, un requiem ou les standards des Doors ou Leonard Cohen…
Toute l’équipe est un petit peu en transe. Laisser émerger…
Il m’est arrivé en cours de prise de vue d’avoir les poils qui se hérissent ou des larmes qui se mettent à couler…
Ce n’est qu’au moment du visionnage que je sors de cet état. Je suis régulièrement surpris de l’émotion qui se dégage des clichés. Surpris, comme si j’étais un maillon dans une chaîne qui me dépasse. Je reçois, je transmets, cela passe par moi mais arrive de plus loin …
L’émotion est le maître mot. Souvent sombre telle la peur, la perte, l’angoisse, la douleur, la folie, la séparation, la vulnérabilité mais aussi lumineux avec l’espoir, la naïveté, la poésie, le sacré …
La matière est également importante dans mon travail. Que ce soit l’eau, la farine, la peinture ou l’argile, la matière est toujours présente. A mon sens, elle exhausse l’émotion. Elle est porteuse d’un trouble. Comme s’il était difficile de situer l’œuvre, à mi-chemin entre la sculpture, la peinture et la photographie… La matière participe pleinement à cette précieuse seconde de flottement.
Mon style est volontairement épuré afin d’aller directement à l’essentiel: le regard et l’expression. Surtout ne pas se laisser distraire inutilement. La lumière guide le voyage de l’œil à travers le tableau. Elle prend le spectateur par le regard et le mène précisément vers sa destination…
” Shade of Pale ”
Ensuite, vient le temps de la post production qui est pour moi une phase à part entière de l’acte photographique. Et là, c’est l’enfant intérieur qui reprend les manettes de la créativité. Choisir l’ambiance de la série, la façon de la traiter qui lui donnera l’impact désiré. Tout avant n’est que gestation, le tableau est maintenant prêt à être mis au monde, a être regardé…
« Pour moi la photographie ne consiste pas à saisir la réalité mais bien à la recréer. »
” Adagio in utero” fait partie de la série “Inkantations”.
Cette série à été réalisée en étroite collaboration avec l’artiste peintre Cécile COENT.
J’ai utilisé les encres de Cécile pour habiller la modèle et les décors.
Le tableau initial avait cette forme embryonnaire comme une colonne vertébrale.
La modèle (Ailine) s’est glissé dans cette poche amniotique avec sa grâce pour peaufiner cette croissance au rythme de l’adagio.
L’éclosion est imminente…
“The clan – La Meute”
Il y a deux séries qui ont une importance toute particulière pour moi et qui sont particulièrement « habitées » :
« East side of the cloud » et « Alchimie ». D’ailleurs, elles se suivent chronologiquement et sont intimement liées.
Un jour mon ami et néanmoins psychanalyste François Gatel, m’envoie un message:
“Va voir le spectacle de Sankai Juku, c’est la dernière ce soir. C’est dans la continuité de ton travail photographique….”
Je ne me suis pas posé de question et me suis présenté au guichet sans même savoir s’il restait des places. Je crois bien que j’ai bénéficié du dernier siège disponible.
J’ai découvert la chorégraphie butoh. J’ai été fasciné par ces danseurs torse nu, crâne rasé et peau blanche. Avec ces lumières chaudes et dirigées, la lenteur des mouvements. J’ ai senti que ces tableaux s’adressaient directement à l’émotionnel et au lâcher prise. J ai trouvé ce travail très inspirant….
Cette série a comporté 8 séances avec 9 modèles différents. Elle a donc commencé en toute inconscience, à partir d’une émotion scopique.
Au fur et à mesure des séances, les pensées, au début furtives, vers les blessures de l’enfance, sont devenues de plus en plus présentes. Des synchronicités incroyables ont jalonné ces séances, me montrant clairement que j’étais en train de remettre en scène mes propres blessures.
Une dernière séance a été rajoutée car une amie modèle voulait absolument participer à cette série. Je peux dire que cette dernière séance s’est déroulée en pleine conscience.
Voilà, ré-ouvrir les plaies pour mieux se refermer… Réparation…
Le résultat fut une série forte, percutante, chargée en émotion à laquelle on ne reste pas indifférent. Elle a été plusieurs fois récompensée et a donné lieu a la publication du livre « East side of the cloud » aux éditions Corridor Eléphant.
« Alchimie » s’est imposée à moi immédiatement après « East Side » comme une évidence, un apaisement, une reconstruction bienveillante. Des images beaucoup plus douces et rassurantes avec l’argile bienfaitrice. Elle a également donné lieu à la publication d’un livre.
“The Clan” – La planque”
Depuis que j’ai terminé cette série « East Side », j’avais au fond de moi un désir d’en faire quelque chose d’immersif.
Oublier qu’on est en train de regarder des photos et faire le voyage.
Stimuler le regard, donner envie de tourner la tête à gauche, à droite, devant…
Bref, oublier qu’on est spectateur et devenir l’acteur de ce qui se déroule. Etre au cœur du voyage, et au contact de l’émotion.
J’ai enfin trouvé le lieu adapté pour ce projet, la galerie Berthe et Edgar à Chatou. Une exposition s’y est déroulée du 21 au 26 Mars 2023. Un espace y était réservé pour une projection immersive autour de cette série. Le rêve s’accomplit !
Série Strain Time
J’ai toujours ressenti le besoin d’avoir un pied dans l’art. J’ai eu l’occasion d’expérimenter plusieurs media au cours de ma vie (la pantomime, la musique, la peinture, la vidéo). Depuis une dizaine d’année maintenant, la photo est devenue mon media privilégié. C’est un équilibre indispensable, il me permet de sublimer mes émotions.
Série Strain Time
Série Inkantations – Je reviens de si loin
Le clan – In memorium
Le clan – Pray for angel
Le clan – Mobilis in mobile
Série Strain Time
Série Strain Time
Série Strain Time
“Gravidis”
“Fragilis – Emmenez moi”
“Fragilis – I remember”
“Assurance” série Soul Face par Aaron art
Assurance
Essentielle pour vivre sans se faire envahir,
Aussi bien dans son travail pour s’épanouir,
Qu’au sein de ses pénates pour s’amouracher
Être sûre de ses sentiments pour partager.
Ce regard plein d’ambition, détermination,
Courage, envie de suivre cette direction,
C’est une grande force, ancrée dans son être,
Vivre c’est aimer, Il faut le reconnaitre !
Paraitre faible aux yeux de ce monde,
Pourtant si solide en son fort intérieur.
Toutes les épreuves semées sur sa ronde,
Bravées elles ont développé sa confiance.
Assurance d’une vie merveilleuse,
Assurance d’une forte personnalité,
Assurance de l’éveil d’une âme rieuse,
Assurance servie avec égalité.
Poème d’Ang’art sur l’œuvre photographique
” Fragilis – Next door “
” Birdy – Extase ”
“Blessure” série Soul Face par Aaron art
Blessure
Une blessure émotionnelle,
Séquelle de l’enfance,
Abandon, errance,
Quelle vie cruelle !
Ne plus être aimée,
Se faire rejeter,
Physique ou émotionnel,
Rien n’est éternel.
Injustice
Stop au caprice,
Sans équité,
Vouloir la paix.
Humiliée,
Pourtant liée,
Plus bas que terre,
Être austère.
Douleureuse trahison,
Larme de tristesse,
Recul et sagesse,
vers la guérison !
Poème d’Ang’art sur l’œuvre photographique
Un travail magnifique, saisissant! Bravo!!!
oui mon Ludo saisissant de beauté poétique, mettre en scène la souffrance…
Superbe
MERCI
Merci Véro c’est vraiment magnifique.
Bisous tendresses 💕💋💋💕
oui un travail fabuleux, poétique et bouleversant
merci ludo
Vraiment superbe
merci
Très intéressant
Bravo et merci
merci
J’aime trouver dans les textes certaines phrases qui accompagnent des oeuvres comme celles ci, lesquelles sont d’ailleurs magnifiques de la première à la dernière…
“Vivre c’est aimer, il faut le reconnaître “….
Bravo pour ce que tu fais et ce que tu es Véronique…🙏😃
tes mots me touchent Daniel;;
merci
MERCI pour ces images sublimées par la poésie….!
merci
Vraiment SUBLIME 👍👍🥰🥰🥰
merci
Quel magnifique travail sur les corps, les expressions autant d’émitions qui se mélangent entre elles. Encore merci pour cette merveilleuse découverte.
artiste vibrant d’émotions et de ressentis puissants .
Il explore au travers de son objectif toute la profondeur de l’être humain.
Très puissant, beaucoup d’originalité dans ces images. C’est une synthèse artistique de la vie des femmes. Il faut rendre hommage à ces modèles extraordinaires. Il y a que le corps des femmes pour exprimer autant de poésie et d’émotion.
Une très belle découverte pour moi. Merci Véronique.
merci
artiste vibrant d’émotions et de ressentis puissants .
Il explore au travers de son objectif toute la profondeur de l’être humain.
Merci pour ce reportage sur ce grand photographe qui sait capter et transmette l’émotion.
merci Patsy
Très belle présentation de l’univers onirique de l’artiste, bel hommage.
Merci pour ce magnifique partage.
55% de la communication est visuelle et passe par le langage corporel.
Le corps est la toile de nos pensées , nos émotions,
il est bien souvent plus fiable que les mots.
MERCI
Un merveilleux voyage au plus profond de l’âme, de l’émotion, du mouvement. Le corps et l’esprit semblent s’entremeler comme par magie…Stupéfiant et fort! Bravo, ma Véro!
oui un travail exceptionnel
merci
What’s up, I log on to your blogs on a regular basis.
Your humoristic style is witty, keep up the good work!
thanks