Un magnifique hymne à la vie : LE HAIKU.
Un magnifique hymne à la vie : LE HAIKU.

Un magnifique hymne à la vie : LE HAIKU.

Né il y a près de quatre siècles au Japon, sous le nom de haikai, le haiku est la forme poétique la plus courte du monde. Art de l’ellipse et de la suggestion, poème de l’instant révélé, il cherche à éveiller en nous une conscience de la vie comme miracle. Un recueil de plus de trois cents poèmes pour découvrir, au fil des saisons, la plume des quatre grands maîtres du haiku japonais, Bashô, Buson, Issa, Shiki, ainsi que de nombreux autres, tels Ryôkan, Hôsai ou Santôka.

Raisin, par Yakata-sensei

Le haïku est un poème traditionnel japonais, de forme très brève : dix-sept syllabes (en japonais) qui forment une seule phrase, répartie en trois vers. Un haïku doit pouvoir être lu en une seule respiration.
Le haïku, souvent lié au spectacle de la nature et des saisons, fixe une émotion, une sensation passagères, donne à voir l’infiniment petit ; il surprend en proposant des rapprochements inattendus.

HAIKU DES SAISONS : AUTOMNE

Ce matin l’automne ―
dans le miroir
le visage de mon père

( Murakami Kijô )

Ce couchant d’automne ―
on dirait
le Pays des ombres

( Matsuo Bashõ )

Maintenant
sous la lune d’automne
il n’est plus d’ennemis

( Takahama Kyoshi )

Peinture d’automne par Yakata sensei

Sept herbes de l’automne sous la lune, par Ohara Koson

Asano Takeji – Pluie bruine à l’Ukimido, 1950

Lac Oshi dans les collines de Hakone au début de l’automne (1938), Tsuchiya Koitsu (1870-1949), Impression sur bois (44,4 × 29,2 cm)

Nezame sur la rivière Kiso de la série Vues sélectionnées du Japon, 1925, Hasui Kawase, né Bunjirō Kawase – (1883 – 1957, Japon)

Peintre et illustrateur japonais travaillant dans la technique de l’estampe, célèbre surtout pour ses paysages. C’est un des artistes les plus prolifiques et talentueux du mouvement « Shin-Hanga » ou renouveau pictural.

PRINTEMPS

Le printemps s’annonce
j’ai quarante-trois ans ―
toujours là devant mon bol de riz blanc

( Kobayashi Issa )

Premier printemps ―
la pluie perle
sur les branches encore nues

( Takahama Kyoshi)

Un sachet de simples
sur mon lit de malade ―
le printemps renaît

( Masaoka Shiki )

 Fleurs de cerisier devant la porte d’un temple, estampe de Yoshida Toshi

Printemps à Atagoyama de Kawase Hasui

 Early Spring de Shiihashi Kazuko

Printemps de Hiroshi Yoshida

HIVER

Poireaux lavés
poireaux tout blancs ―
comme ils ont froid !

( Matsuo Bashõ )

Nuit de gel ―
mes os
raclent le matelas

( Yosa Buson )

Après mes larmes ―
la plénitude
de mon souffle blanc

( Hashimoto Takako )

Mont Fuji et lac Kawaguchi (vers 1930), Hasui Kawase

Sanctuaire Kansa-no-Miya sous la neige, Kawase Hasui

Kawase Hasui, Nuit enneigée à Urayasu, Yuki no yoru, Urayasu

Neige à Mukojima, 1931, Kawase Hasui

Paysage de montagne hivernal, aux pigments naturels sur soie, de la série « Song of the Four Seasons » (四季の歌), par Kojima Koukei (小島光径, né en 1931), un paysagiste japonais contemporain de Tokyo.

Neige à Kinkakuji (1922), Kawase Hasui (1883 à 1957)

Japon vu par Utagawa Hiroshige dans “Nuit de neige à Kambara”, 1833.

Utagawa Hiroshige
“Atagoshita et Yabu Lane (Atagoshita Yabukōji)”, 1857, gravure sur bois (nishiki-e)

Kawase Hasui, Nuit enneigée à Urayasu, Yuki no yoru, Urayasu

ÉTÉ

Ils contemplent
l’océan de juin ―
les Bouddhas du fond du temple

( Masaoka Shiki )

Dans la fraîcheur
je m’établis ―
et je m’endors

( Matsuo Bashõ )

Nuit d’été ―
le bruit de mes socques
fait vibrer le silence

( Matsuo Bashõ )

Takahashi Hiroaki (Shôtei) 高橋松亭弘明, Pluie du début de l’été

                                   Barque au milieu des lotus, Hokusai Katsushika (1760-1849), © Bibliothèque nationale de France.
L’une des 27 planches connues, signée : « zen Hokusai Manji ».
Inscriptions : dans le cartouche rectangulaire, en haut à droite, figure le nom de la série (Hyakunin isshu uba-ga-etoki) et, dans le cartouche carré, le nom du poète (“Funya no Asayasu”) et son poème (“Shiratsuyu ni / kaze no fukishiku / aki no no wa / tsuranuki”).

La plage de Shichiri dans la province de Suruga (Sôshû Shichiri-ga-hama) | © Bibliothèque nationale de France

Katsushika Hokusai – Ejiri dans la province de Suruga (Sunshu Ejiri) de la série Trente Vues du Mont Fuji

28 commentaires

  1. Rony Speranza

    Merci pour ces belles révélations. Et que la palette des jours de cette nouvelle année soit pour nous tous teintée de sérénité avec quelques touches de belles rencontres, le tout ayant pour dominante la couleur de l’espérance.

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